Reproduction et élevage des jeunes

L' accouplement

La période des accouplements s’étale de septembre à octobre.
La femelle en oestrus parade pendant une semaine avant d’accepter les avances d’un ou plusieurs prétendants. Chaque année, elle revient s’accoupler sur le même arbre.
Durant l'acte sexuel, le mâle saisit la femelle au cou avec ses pattes tout en lui léchant les oreilles et le dos. Les animaux émettent des grognements et des miaulements plaintifs.
Comme chez les chiens, les deux partenaires ne peuvent être séparés sans douleur durant un moment. On nomme ce phénomène le nouage.
Cet attachement est renforcé par la présence, sur le pénis du mâle, de protubérances épineuses. L’accouplement peut durer 1h15 min (Roland Albignac, 1970).

Naissance et élevage des jeunes

La naissance des jeunes a lieu durant l’été austral, entre décembre et janvier.
La femelle installe son nid dans une vieille termitière, une cavité de rocher ou un arbre creux. Après environ 3 mois de gestation, elle met bas 2 à 4 petits d'environ 100g. Les petits naissent aveugles mais couverts de poils. Leurs yeux s’ouvrent vers 15-16 jours.
Ils ingurgitent leur première nourriture consistante vers 3 mois et sont sevrés vers 4 mois et demi. Ils s’aventurent alors hors de leur tanière. Entre 15 et 20 mois, ils quittent définitivement leur mère.
Leur croissance est totalement achevée à 2 ans (dentition complète) mais ils n’atteindront leur maturité sexuelle que vers 3-4 ans.

La masculinisation des jeunes femelles

Les scientifiques ont découvert une caractéristique passagère propre aux jeunes femelles fossa : la "masculinisation".

Le clitoris de la jeune femelle est proportionnellement plus grand que celui d’une femelle adulte. Il est en partie couvert d'épines et supportée par un os (baculum).
La "masculinisation" est plus prononcée chez les jeunes d’un à deux ans.
A cet âge, en effet, leur taux de testostérone est particulièrement élevé. Les femelles conservent leurs caractères masculins jusqu’à leur maturité sexuelle vers 3-4 ans.

Hawkins et ses confrères (2002) avancent deux hypothèses pour expliquer ce curieux phénomène :

1) Ce "travestissement" passager protégerait la jeune femelle du harcèlement sexuel des mâles adultes.
En effet, les femelles sont dispersées sur le territoire. Leur oestrus annuel est bref. Ces deux facteurs poussent les mâles à forcer la copulation.
Les jeunes femelles sont particulièrement vulnérables en raison de leur petite taille et de leur inexpérience.

2) Les jeunes femelles échapperaient à d’autres formes d’agression perpétrées par les femelles adultes, au comportement territorial très marqué. Les données fournies par les activités de radio-tracking indiquent que celles-ci gèrent des espaces exclusifs, alors que les mâles sont moins territoriaux. Une femelle errante est donc perçue comme une menace par les autres femelles.